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L' OuNiPo : Ouvroir du Nicoco Potentiel
22 février 2007

Henri de Toulouse-Lautrec : Un nain qui vous veut du bien

Une critique signée Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine

    Malgré son apparente petite taille, Henri de Toulouse-Lautrec était un grand homme (d’une grandeur globale de 1m52) au style graphique bien à lui. Il est surtout reconnu pour ses oeuvres dans l’Art Nouveau et pour ses multiples lithographies.
    Fortement inspiré d’Edgar Degas (quoique fortement plus petit), il ne cessait de dessiner. Il aimait retranscrire des gestes, des émotions et de par son hérédité, il pouvait se permettre de dessiner et peintre ce que bon lui semblait.
    Comme il fréquentait des gens de toute sorte, ses tableaux couvrent une vaste gamme de classes sociales : nobles et artistes, écrivains et sportifs, médecins, infirmières et figures pittoresques de Montmartre (par exemple les prostituées que sa petite taille ne rebutait pas).

    Le tableau intitulé «Au Moulin Rouge» datant de 1892 montre Henri de Toulouse-Lautrec s’amusant avec moins d’une dizaine d’amis, dans un autoportrait pas forcément aussi réaliste qu’il n’y parait. En effet, dans cette huile sur toile, Toulouse-Lautrec se représente de taille tout à fait convenable.
    Il y travaille avec quelques touches de couleurs juxtaposées (les vertes et les marrons des fenêtres qui mènent à l’extérieur), mais aussi avec certaines nuances. Il n’hésite pas à rajouter des touches de fusain pour donner plus de corps à ses personnages (le sien en particulier). Il utilise beaucoup de teintes proches du marron ou bien du orange terne. Bien sûr à l’époque tout était fait de bois, donc c’est probablement pour cela.

    L’espace, dans cette image, est bien utilisé grâce à une composition intéressante quoique narcissique. La rambarde à l’avant-plan créée beaucoup de dynamisme et guide l’oeil du spectateur. Si la dame au premier plan avec son effet de lumière effrayant peut sembler être le point focal de l’image, il semblerait qu’on finisse notre trajet visuel Henri de Toulouse-Lautrec lui-même. Je trouve que pour un petit nain, il exagère dans son orgueil.      
    Ses personnages masculins ont pour la majorité soit des barbes ou bien des moustaches parce que Henri de Toulouse-Lautrec était quand même plutôt au courant de la mode et que c’était la grande mode à l’époque que d’avoir pour la majorité soit des barbes ou bien des moustaches. Ces paquets de poils plaisaient aux femmes (d’ailleurs le tableau n’en compte pas moins de quatre).

    Au niveau de la connotation (et c’est important, surtout dans les toiles de Henri de Toulouse-Lautrec) on peut supposer qu’il s’agit ici d’un regroupement révolutionnaire secret de nains difformes et obsédés (ce qui expliquerait la relative taille anormalement normale du peintre à l’intérieur de son oeuvre) qui tentent de fomenter un genre de révolution des nains difformes et obsédés et autres monstruosités en commençant par rallier à leur cause les danseuses de cancan et bien d’autres joyeusetés (femmes à barbe, fabuleux hommes-femmes).
    Cela expliquerait bien des choses, en particulier le fait que la vie politique de Henri de Toulouse-Lautrec, nimbée de mystère, ait été gardée sous silence.

    Finalement, cette toile fut très intéressante à travailler, car elle recèle de trésors cachés et de secrets enfouis sous les couches d’huile et autres matériaux exotiques (le marron de certains manteaux fut parait-il fabriqué de manière fortement douteuse). Et même si j’admire le peintre, mais surtout l’illustrateur et lithographe que fût Henri de Toulouse-Lautrec, n’oublions jamais qu’au final, il ne restera qu’un nain difforme et obsédé.

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